Les notions de la guerre juste
a) Historique de la notion de guerre juste
Les premières interrogations d'ampleur sur cette doctrine furent le fait de Cicéron. Son interrogation est reprise par des auteurs catholiques comme Saint Augustin et Thomas d'Aquin.
Thomas d'Aquin établit trois conditions :
1. auctoritas principis : la guerre ne peut relever que de la puissance publique sinon elle est un crime. L'auctoritas principis s'oppose à la décision individuelle appelée persona privata.
2. causa justa : la cause juste. C'est cette dernière notion qui donne le plus lieu à interprétation.
3. intentio recta : l'intention ne doit pas être entachée de causes cachées mais uniquement dans le but de faire triompher le bien commun.
À la fin du XIIe siècle, Johannes Faventinus associe l'idée de guerre juste pour la défense de la patria avec celle de ratio (ou « raison d'État »). Elle est aussi légitimée pour défendre l'Eglise (le status Ecclesiae) s'il s'agit d'une croisade contre l'infidèle ou contre un Hohenstaufen. la guerre représente un des pires des maux et que l'on ne peut y recourir que pour éviter un mal plus grand. La guerre préventive contre un tyran susceptible d'attaquer fait partie des exemples reconnus par cette école. Toutefois, toutes les formes de dialogue doivent être utilisées au préalable et la guerre ne peut être déclenchée que comme ultime recours.
À partir de cet instant, la question essentielle est de savoir s'il existe des voies de droit évitant de recourir à la force.
Dans le domaine du droit pénal cette notion se retrouve dans les sanctions afférentes à la non-assistance à personne en danger.
b) Evolution de la notion de guerre juste
Michael Walzer s'avère être le principal théoricien de cette doctrine.
La théorie de la guerre juste peut être divisée en trois catégories :
1. Le « Jus ad Bellum » : concerne particulièrement les causes de la guerre.
2. Le « Jus in Bello » : concerne la justice du comportement des différents