Les nouvelles theories de l’entreprise
Chapitre premier
FIRME POINT, FIRME INSTITUTION, FIRME ORGANISATION
1°) La firme néo-classique et ses paradoxes Les hypothèses de base du modèle micro-économique standard réduisent la firme à une simple fonction de production. Les contradictions qui en résultent, en particulier le traitement du collectif comme un seul et même agent, contraire à l’individualisme méthodologique (IM), ont amené dans les années 30 une remise en cause du modèle (théories de la concurrence imparfaite). Une contestation plus radicale porte sur la conception micro de la firme comme un agent individuel parfaitement passif, négligeant le rôle de l’entrepreneur, auquel des économistes hétérodoxes attribuent trois fonctions essentielles : une fonction d’innovation ou de création (l’entreprise cherche à agir sur son environnement (Schumpeter)), une fonction d’acquisition et d’exploitation de l’information (Hayek) et une fonction d’organisation et de coordination de la production (Liebenstein) ; ces trois conceptions sont évidemment en contradiction avec les hypothèses néo-classiques de base. 2°) Dépassements et ruptures Dès 1933 avait été mise en avant la scission au sein de l’entreprise entre propriétaires et dirigeants, ces derniers contrôlant effectivement l’entreprise et ne cherchant pas nécessairement à maximiser le profit de l’entreprise (fonction utilité des propriétaires), mais leur propre fonction utilité (Berle et Means). Baumol formule en 59 une thèse selon laquelle celle-ci les pousse à maximiser les ventes globales ou le taux de croissance de la firme plutôt que son taux de profit. Une telle hypothèse permet d’expliquer le mouvement de concentration des entreprises. H. Simon met au point une nouvelle conception de la rationalité, en faisant des comportements un objet d’étude en lui-même et non, comme chez Friedman, un simple moyen de la théorie des marchés et des prix. Il prend en compte l’incertitude et