Les Nuer, E.E. Evans-Pritchard, 1937
Djaziri Wissem, Lepage Thomas (master 1 ethnologie)

Evans-Pritchard travaille sur les peuples nilotiques (au bord du Nil) au sud du Soudan et de l'Égypte, en particulier sur les Nuer qu'il étudie en 1930 après une campagne de pacification des britanniques qui ont tout détruit, ce pourquoi il a du mal à se faire accepter en tant que « Blanc ». Les Nuer représentaient alors une population de 200 000 personnes (plus d'un million aujourd'hui) et se caractérisent par un fort attachement au bétail (« si vous voulez trouver le Nuer, cherchez la vache» selon lui).

Il utilise comme base théorique le structuro-fonctionnalisme notamment auprès de Radcliffe-Brown. Il pense qu’il faut essayer de comprendre les fonctionnements politiques des tribus pour mieux les laisser faire et pour mieux les dominer dans un contexte de colonisation anglaise.

Il compare des groupes de populations africaines considérés comme représentatifs d’un type d’organisation politique. Son ambition est pragmatique et idéologique. Il s’inspire de Radcliffe- Brown pour faire une science naturelle de la Société à travers des observations empiriques débouchant sur des généralisations. Il dépasse le champ de l’anthropologie sociale en se concentrant sur la parenté articulée à l’économie et à la politique.

En parallèle, Radcliffe-Brown dans Systèmes Politiques africains (introduction) s’interroge sur qui a le monopole du pouvoir et de l’intervention ? Qui punit et décide des sanctions ? Qui est responsable de la coercition, de la justice, de l’administration dans une société sans État ?

Pour Evans-Pritchard, l'ambition n’est pas de repérer les organisations politiques mais de s’appuyer sur deux types de sociétés avec d'une part le modèle occidental où l’autorité est centralisée avec un appareil administratif et judiciaire et un système de type Nuer où l’autorité n’est pas centralisée, sans appareil administratif ni judiciaire. Il n’y a pas de division