Les obsèques de la lionne
La Fontaine a commencé à écrire sous le règne de Louis XIV. Cette fable est tirée du second recueil, publié en 1694. L'une de ses protectrices était la marginale Mme de la Sablière. C'est par les contes, puis par les fables, sur le tard, que La Fontaine a connu la gloire. Le second recueil est dédicacé à Mme de Montespan. Les fables de ce recueil sont plus philosophiques, plus longues que celles du premier. La Fontaine est quelqu'un de poétique qui aime beaucoup la solitude; il n'invente pas le sujet de ses fables (sauf pour une vingtaine), il les adapte. Dans cette fable, il critique la vie à la cour qu'il a fréquenté et d'où il a rapporté quelques portraits.
1/ Un récit vif et varié
a) C'est une fable relativement longue (comme souvent dans le second recueil) mais qui suit une progression claire en 2 temps : le deuil officiel de la cour (v1 à v16) et l'histoire du cerf (v18 à v51). Entre les 2, se trouve une pause avec un commentaire de La fontaine ainsi qu'une morale à la fin.
b) alternance entre récit et discours : narration ponctuée par des discours plus ou moins longs au style direct et indirect.
Du lion (v33 à v38)
Du cerf (v39 à v49) comportant celui enchâssé de la lionne (44 à 49)
Du courtisan (28 à 29)
De la foule (50)
c)Mélange du monde humain et animal : Mélange entre les comportements animales et humains ; le lion à des « ongles » mais entre dans son antre, le cerf vit dans les bois mais pleure et rit. Grande fidélité à la réalité humaine contemporaine de l'époque : liens sociaux (la « femme » du lion ; la « femme » et le « fils » du cerf) ; observation du protocole de l'étiquette avec les obsèques ; rapport hiérarchique (« roi » ; « reine » ; »prince » ; « prévôts ») ; fidélité à la réalité des attitudes humaines(colère, violence ; autorité avec de nombreux impératifs; insultes « chétifs » ; tristesse du lion ; mépris aristocratique ; hypocrisie des courtisans).
2/ La satire lucide du fabuliste
a) L'implication du fabuliste :