Les parlements d'ancien régime, un contre-pouvoir?
Les Parlements d'Ancien Régime, un contre-pouvoir?
Introduction
"C'est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l'esprit de conseil, de justice et de raison. C'est à moi seul qu'appartient le pouvoir législatif sans dépendance et sans partage. L'ordre public tout entier émane de moi."
Voilà comment s'adresse le roi Louis XV au Parlement de Paris, lors de la séance de la flagellation, le 3 mars 1766.
Ce discours du roi vise à remettre les Parlements, et plus particulièrement celui de Paris, à leur place, en rappelant aux magistrats qu'ils doivent obéissance au roi, qu'ils sont "les officiers chargés d'acquitter le roi du devoir vraiment royal de rendre la justice" et qu'ils ne sont en aucun cas en charge d'une autre entreprise telle que celle de protection des libertés, intérêts et droits de la nation qu'ils prétendent avoir.
Pourquoi le monarque a-t-il eu besoin de rappeler de façon aussi solennelle et violente son pouvoir absolu face au Parlement de Paris? Les Parlements s'opposaient-ils au pouvoir du roi, à sa légitimité, à la royauté en général? Étaient-ils un réel contre-pouvoir dans l'Ancien Régime, période pourtant caractérisée par son caractère de fort absolutisme royal?
Nous tenterons de répondre à ces questions en voyant comment les Parlements d'Ancien Régime ont pu s'opposer au pouvoir royal durant les règnes successifs des rois Bourbons.
Nous nous pencherons tout d'abord sur le rôle théorique et les pouvoirs originels des Parlements, avant de voir comment, lors des XVIIe et XVIIIe siècles en particulier, les