Les patriotes : une vision nationaliste et libéral
Dans le journal Le Devoir de samedi dernier, il était possible de lire à propos des indignés de Montréal qui occupent le parc du Square Victoria: « La statue de Victoria, une reine réputée pour son puritanisme, a subi des transformations radicales. Elle porte un masque, un drapeau des Patriotes». Cet extrait montre bien que les Patriotes sont encore d'actualité et représentent encore aujourd'hui le mouvement de révolte québécoise. En ce moment, les Québécois font face à une domination des plus riches sur le peuple en général, et les revendications se forment surtout dans une perspective d'égalité. Pour leur part, comment les Patriotes de 1837 parvenaient-il à formuler pour le Bas-Canada une vision à la fois nationaliste et libérale? Pour bien répondre à la question, il faut tout d'abord se mettre dans le contexte historique et bien définir ce qu'est le nationalisme et le libéralisme; enfin, expliquer comment les patriotes arrivaient à conjuguer les deux pensées. Est-ce que cela était la meilleure chose à faire? Essayons de répondre à ces questions.
Tout commença en 1763, suite à la guerre de Sept Ans; un événement bouleversa le cours de l'histoire des colonies du Canada: la France céda tous ses territoires nord-américains à la Grande-Bretagne. À partir de ce moment, l'immigration britannique, donc anglaise et protestante, débuta au Canada, et les colons français se retrouvèrent au deuxième plan. Ce changement ébranla la vie politique et sociale en créant des injustices profondes, en particulier dans l'assemblée parlementaire du Bas-Canada. Les Canadiens-français essayaient tant bien que mal de se faire entendre, malgré leur domination en nombre dans la population. C'est dans ce contexte que les parlementaires français créèrent le Parti Canadien, qui devint le parti des Patriotes. Son but premier était la