Les perspectives de la démocratie
L'ampleur et les modalités spécifiques de la crise qui affecte la démocratisation réelle des sociétés africaines incitent à réfléchir sur les réformes nécessaires à sa relance, cette fois-ci sur des bases mieux assurées, en vue d'une appréhension plus "africaine" des dynamiques politiques et sociales en cours. Les attentes sont nombreuses de ce point de vue et il n'est pas possible dans le cadre d'une étude aux dimensions et prétentions aussi modestes, d'aller plus loin qu'un "recensement" des domaines les plus sensibles où devrait se justifier une correction de la vision et de la pratique de la démocratie et de la gouvernance dans la sous-région ouest africaine. 1. Repenser la démarche de définition des finalités ainsi que les priorités de l'action publique La gouvernance pose un problème de rapports entre l'Etat et le reste du monde puisque la mondialisation est reconnue comme étant l'un des traits dominants de notre époque. L'ouverture et la nécessaire adaptation au reste du monde apparaissent donc comme des données fondamentales de l'exercice du pouvoir, des impératifs environnementaux de l'action publique. Face aux nécessités extérieures, l'attitude des nouveaux pouvoirs africains devrait consister à rebâtir l'action publique autour des demandes intérieures fortes d'abord, appréhender les priorités en fonction des préoccupations et besoins propres, tout en s'attachant à entreprendre les réformes de modernisation en convergence avec celles préconisées par l'étranger, lorsqu'elles sont justifiées. Cette approche implique de définir clairement et préalablement, de manière indépendante, les priorités nationales de l'action publique avant de s'accorder à rechercher à l'étranger, les moyens de leur mise en œuvre.
Les priorités de l'action publique doivent aller en faveur du plus grand nombre des populations et l'Etat doit mettre fin aux pratiques consistant à privilégier les couches déjà traditionnellement