Les philosophes et la vérité
Ces concepts de « vrai » et de « vérité » ont aussi été associés, du côté de l'école de Milet2 et plus tard d' Aristote encore, aux sciences d'observation - plus exactement - car dans ce contexte il n'y a pas vraiment de méthode scientifique telle que nous la concevons depuis Galilée - aux premières tentatives d'étude des phénomènes naturels - les « météores » - et des êtres vivants ; Aristote ne perdait jamais une occasion d'aller observer les poissons du lagon de Pyrrha dans l'île de Lesbos3.
Dans les deux cas, le caractère binaire et normatif de ces notions ne fait pas mystère. Dans la Métaphysique, Aristote écrit : « dire que ce qui est n'est pas, ou que ce qui n'est pas est, est faux ; et dire que ce qui est, est, et que ce qui n'est pas n'est pas, est vrai » (IV, 7)4. Des énoncés similaires se retrouvent dans Platon, par exemple le Cratyle.
Dans le second livre de l' Organon, De l'Interprétation, Aristote analyse le langage et la formation des propositions logiques, c'est-à-dire les parties du discours susceptibles d'être vraies ou fausses, l'élément initial est bien la correspondance d'un énoncé avec un fait réel. Nous disons par exemple que l'énoncé « le chat est sur le tapis » est vrai parce que le chat est effectivement sur le tapis.
Aristote eut le mérite de mettre en forme de façon systématique des modes de raisonnement qui étaient souvent demeurés très