Les problèmes sociaux comme comportement collectif de blummer
Dans cet article de 1971, Herbert Blumer remet en question les études sociologiques des problèmes sociaux, afin de réorienter la recherche sur ce thème. Pour lui, les problèmes sociaux n’existent pas comme un ensemble de conditions objectives, mais sont les produits d’un processus de définition collective par la société. Il commence par montrer les lacunes des démarches habituelles des sociologues traitant des problèmes sociaux, puis expose en détail sa propre théorie sur la constitution des problèmes sociaux et analyse les grandes étapes de leur ‘carrière’ publique.
Dans une première partie, H. Blumer tente de démontrer que la démarche habituelle des sociologues pour étudier et analyser les problèmes sociaux est lacunaire. En effet, les sociologues s’attachent généralement à identifier ces problèmes, qui sont une condition ou un agencement nuisibles à la société. Ils le décomposent ensuite, pour l’analyser, essaient d’en identifier les causes, et enfin proposent d’éventuels remèdes. Cependant, selon Blumer, cette démarche repose sur des présuppositions fausses. Effectivement, il met en avant le fait que les sociologues ne peuvent détecter seuls un problème social : la reconnaissance des problèmes sociaux par la sociologie ne fait que suivre la reconnaissance de ces mêmes problèmes par la société (Blumer donne plusieurs exemples de ce phénomène, p. 190). En bref, les sociologues ne font que détecter les problèmes sociaux quand ceux-ci sont déjà définis comme tels par l’opinion publique. De plus, l’identification d’un problème social par les sociologues repose sur des critères qui se veulent objectifs (comme catégories de personnes impliquées, caractéristiques sociales, etc.), afin de légitimer leur analyse. Selon Blumer, un problème existe avant tout par la manière dont il est défini et conçu par et dans la société. Donc la vision supposée objective des problèmes