Les quartiers de Bagdad au XIe siècle
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Nature
Il s’agit d’un texte narratif. On possède l’intégralité du témoignage (rapporté dans l’éloge civique Manaqib Bagdad) mais on ne sait pas si il nous est parvenu tel quel, car le manuscrit est unique (ie. on ne sait pas combien de copies il y’a eu pour qu’il parvienne jusqu’à nous, ni dans quelle mesure il a été altéré).
Le genre des "manaqib" (merveilles) ou "fada'il" (vertus) correspond a une tradition d'oeuvres élogieuses. Au départ cela désignait les écrits hagiographiques sur la vie des saints de l'islam. Ils avaient vocation à être largement diffusés, car il s’agissait d’une forme d’enseignement par l’exemple. Puis à partir du Xe siècle environ le genre s'étend aux villes, tout en restant d'abord réservé à trois d’entre elles : La Mecque, Médine et
Jérusalem, en raison de leur importance religieuse. Le fait qu'on trouve un tel écrit sur
Bagdad montre donc l'importance qu'avait acquise la ville dans le paysage musulman. Ce type de témoignage constitue pratiquement notre seule source sur la Bagdad médiévale, car il ne reste aujourd’hui presque rien au niveau archéologique.
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Auteur
Abu al-Wafa Ali Ibn Aqil (1040-1119) est un théologien musulman sunnite de l’école
Hanbalite, la plus conservatrice dans ses interprétations. Il est surtout connu pour ses ouvrages de jurisprudence : Wadi fi usul al-fiqh et Kitab al-funun. Il a beaucoup voyagé en
Syrie notamment entre 1072 et 1094.
Sa description de la ville est considérée assez fiable par les historiens, sans exagérations invraisemblables malgré le fait qu’il mette clairement en avant son amour pour la ville et qu’il ne parle que des classes supérieures de la population.
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Contexte
Bagdad est fondée en 762 par le calife Abbasside Al-Mansur, avec dès le début l'idée d'en faire la capitale du monde musulman. Elle est fondée dans la région de l’Irak, qui est pourtant déjà assez peuplée et urbanisée, ce qui montre bien le fait