Les rapports entre ethique, morale, déontologie, droit et loi.
Laurence Bounon
Introduction
Que mettons-nous derrière le mot « éthique » ?
Cette question se pose pour le mot « éthique », qui est l’intitulé de ce séminaire, mais elle vaut pour bien d’autres mots, qui au fil des discours ou des enseignements, deviennent des termes un peu « fourre-tout ». Il en résulte que bien souvent, nous utilisons un même mot en amalgamant des choses fort différentes !
Nous sommes par exemple tous capables, sans hésiter, de repérer et de nommer les thèmes qui entrent dans le champ de l’éthique. Vous vous attendez sans doute aujourd’hui à entendre parler d’euthanasie, de respect de la volonté du malade, de cessation de traitement ou de sédation…etc. Et à juste titre, puisque toutes ces questions qui font difficulté dans nos pratiques, sont bien des thèmes abordés par l’éthique médicale « appliquée » à la fin de vie. Mais, par contre, chercher à définir l’éthique, s’avère un exercice nettement plus compliqué.
Qu’est-ce que l’éthique ?
Grosso modo, on peut repérer trois courants.
Certains disent que l’éthique est une discipline nouvelle imposée par l’avancée et la complexité de nouvelles technologies, un nouveau savoir.
D’autres y voient une démarche procédurale qui va aider à prendre une décision consensuelle. Une mise « en technique » du savoir.
Le dernier courant pense que l’éthique est le questionnement qu’une situation difficile ouvre en chacun de nous.
L’articulation de ces trois courants est assez problématique : Les défenseurs de la logique et des raisonnements disent que l’éthique est une science. Ils cherchent à développer une méthodologie, qu’ils appellent une « démarche d’éthique appliquée » et déplorent le manque de rigueur et d’efficacité du seul « questionnement ».
A titre d’exemples, j’ai retenu des extraits de textes de deux personnes qui sont parfois intervenus dans ce séminaire du DIU : Un juriste, N.J.Mazen, et un philosophe, E.Kromicheff. Ils