Les remèdes
La spécificité de ce mal enraciné dans notre psychologie et notre sociologie justifie que l'on mette en place un parlementarisme original, adapté ; cela afin que les institutions nouvelles « compensent par elles-mêmes les effets de notre perpétuelle effervescence politique ». Il nous faut un parlementarisme à la française différent du parlementarisme à l'anglaise partout appliqué en Europe ; ce dernier ne pouvant qu'échouer en France car il est tout entier fondé sur l'existence d'un suffrage universel non divisé conduisant à un système de partis simple, efficace et finalement à la stabilité gouvernementale. Ce qui est une situation rare, voire exceptionnelle en France.
Le parlementarisme à la française sera un parlementarisme orléaniste qui donne au Chef de l'État un rôle essentiel, celui d'arbitre ; un arbitre qui incarne naturellement l'intérêt national, préserve la séparation des pouvoirs et doit être le garant ultime de la survie de l'Etat et de son régime. Ce qui implique qu'il peut entrer dans le domaine gouvernemental mais aussi parlementaire sans pour autant se substituer au Premier ministre et au Parlement.
Le général de Gaulle trouve donc la solution dans notre histoire en revenant à une formule déjà utilisée par Louis Philippe (sous la Monarchie de Juillet) ou encore Mac Mahon (sous la IIIème république jusqu'à la crise de 1877). Peut-être aurait-il pu trouver la solution à l'étranger en se référant notamment au régime présidentiel américain. Les américains n'ont-ils pas réussi à instaurer une séparation des pouvoirs rigoureuse avec un Chef d'État élu au suffrage universel capable de parler au nom de tous ?
B) la tentation d'imiter le régime présidentiel :
La tentation d'imiter le régime présidentiel a sans doute existé et continue d'exister chez les gaullistes (cf. Ms Seguin, Balladur). M. Debré dans son discours du 27 Août 1958 reconnaît les qualités de ce régime. Mais deux raisons, l'une