Au XVIIIème siècle (..Louis XV, Louis XVI.), malgré les succès remportés au siècle précédent, le Roman était encore considéré comme un genre mineur. Il demeure cependant que c'est à cette époque que le Roman acquerra ses lettres de noblesse en donnant l'illusion de la réalité, et en faisant oublier qu'il est pure fiction.[...] Partie réservée aux abonnés [...] Pour donner au roman toute la dignité attachée aux genres nobles, cultivés dès l'Antiquité (voir Hiérarchie des Styles et Genres de l'époque classique) des auteurs comme Lesage ou Prevost vont invoquer Horace, poète latin, pour qui l'oeuvre d'art devait joindre l'"utile" à"l'agréable"l'"utile" devant être compris de la part des romanciers comme instructif. Cette"instruction" s'exerce en particulier dans le domaine de la morale et dans maintes préfaces on va voir prétendre que la peinture des méfaits de l'amour permet aux lectrices de s'en détourner, et celle des vices de les éviter et Laclos dans la préface des Liaisons dangereuses ira même jusqu'à signaler que"c'est rendre un service aux moeurs que de dévoiler les moyens qu'emploient ceux qui en ont de mauvaises pour corrompre ceux qui en ont de bonnes". on peut distinguer brièvement plusieurs sortes de récits: * le roman épistolaire (par lettres) va connaître un grand succès car il donne l'illusion de la réalité et permet au lecteur de voir se tisser les fils des tensions romanesques. En effet, le mode de narration choisi met en place plusieurs correspondances qui s'entrecroisent créant un dialogue romanesque subtil qui reflète la vie, les passions et les sentiments de chaque personnage au rythme du déroulement des événements (Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau)
Cette forme de Roman est aussi un moyen d'échapper à la censure en faisant accroire de la fiction alors que le prétendu échange de correspondances n'est qu'un moyen de dénoncer le système social religieux et politique de l'époque