«Le roi se meurt mais ne gouverne pas » disait Adolphe Thiers premier président de la 3ème république. Le régime parlementaire en est la parfaite application : tiré d’une séparation souple des pouvoirs, ou chacun d’entre eux est mutuellement révocable, c’est à dire que l’on peut renverser l’autre. Ils doivent donc collaborer et sont réciproquement dépendants. Le régime parlementaire est né en Angleterre dans la seconde moitié du 18ème siècle. A l’époque, l’Angleterre était gouvernée par George 1er, allemand, qui ne parlait pas anglais et était très peu soucieux des affaires du pays : il confit son pouvoir à ses ministres, et notamment au 1er ministre, responsable devant le monarque et la chambre basse. Il semblerait donc qu’il s’agisse de faire cohabiter le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, bicéphale, avec d’une part le Chef de l’Etat politiquement irresponsable et d’autre part le gouvernement. Dans ce régime, si le gouvernement est responsable devant la chambre basse et le Chef de l’Etat, il a aussi des moyens d’action sur le législatif et ce régime conduit à l’effacement du Chef de l’Etat qui ne prend alors qu’une fonction symbolique au profit du premier ministre. Alors comment ces deux organes cohabitent-ils, et qu’est ce que cela entraîne ? Pour répondre à cette question, nous allons étudier successivement le contrôle mutuel des pouvoirs puis les différents types de régime parlementaire que cela entraîne.

I / Le contrôle mutuel des pouvoirs

Le régime parlementaire se caractérise par un droit de pression entre les pouvoirs exécutifs et législatifs, qui les amène donc à devoir collaborer

A/ Le droit de pression

Le gouvernement est responsable devant le Parlement, c’est à dire qu’il reste au pouvoir que s’il dispose de la confiance du Parlement, ce qui se caractérisait en Angleterre au 18ème siècle par le droit d’empeachment : la chambre basse pouvait remettre en cause la responsabilité pénale et politique des membres du