Les soignants face à la violence
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Bernard E. Gbézo | | Editions Lamarre | |
I. Introduction
Les agressions les plus courantes sont verbales – propos injurieux, sexistes ou racistes. Les intimidations et les voies de fait (agrippements, coups, bousculades, jets d’objet…) sont aussi fréquentes. Il arrive aussi malheureusement que ces épisodes tournent au drame, les cas d’homicides ne sont pas rares. II. Phénomènes de violence dans les organisations hospitalières a. Situation de violences en milieu hospitalier
L’hôpital est un lieu très exposé. La violence dans les organisations hospitalières n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui devient inquiétant c’est la fréquence des agressions.
Il existe différentes formes de violence : violence verbales, violence physique, violence psychologique et violence sexuelle. Mais les auteurs de ces actes de violence ne sont pas que les patients, cela peut venir des accompagnateurs (proche ou visiteur) ou de tiers extérieurs (qui n’ont aucune raison légitime d’approcher le personnel soignant).
Certains services de soins sont plus générateurs de violence : unité de soins d’urgence, unité de psychiatrie, service de gériatrie et médecine interne.
Plusieurs facteurs favorisent la violence : les facteurs individuels (personnalité antisociale, comportement menaçant, alcoolisme, troubles psychique et organique, toxicomanie), les facteurs interpersonnels liés aux soignants (attitude défensive, stress, épuisement professionnel…) et les facteurs liés à l’environnement et à l’organisation du travail (libre circulation dans l’hôpital, délais d’attente importants, mesures de sécurité inefficaces, surcharges de travail…) b. Conduites agressives et violentes : mieux comprendre pour mieux répondre
Agressivité : vient du latin ad-gressere signifiant « aller de l’avant » ou « attaquer ». Mais l’agressivité ne se résume pas qu’à l’attaque. Pour Erich Fromm (1992), c’est l’énergie mise au service des besoins d’affirmation de soi, de réalisation