Question de Corpus :
Le corpus présenté ici est constitué de quatre extraits. Le premier texte est un extrait de l'acte III du vers 25 à 33 de « l'art poétique » de Nicolas BOILEAU. Dans ce passage écrit en alexandrin, le poète nous énonce les normes classiques de l'art du théâtre. Le second texte, d'Alfred de MUSSET, est quant à lui un extrait de l'acte I, scène 1, de sa pièce de théâtre intitulée « Les Caprices de Marianne » datant de 1833. Cet extrait est un dialogue entre Marianne et Ciuta, « une vieille femme ». Cette dernière l'informe qu' « un jeune homme de cette ville est éperdument amoureux » d'elle, mais Marianne est déjà mariée. Le troisième texte est l'extrait de la scène 1 d'une autre pièce de théâtre, « La Cantatrice chauve », d'Eugène IONESCO, qui date de 1950. Cette première scène se déroule dans un salon typiquement « anglais ». Monsieur et Madame SMITH, dans leurs fauteuils, discutent à propos de leur dîner du soir qu'ils viennent de terminer. Le quatrième texte est un extrait de la première scène de « Deux femmes pour un fantôme » de René de OBLADIA, qui date de 1971. Dans ce passage, Brigitte, prise par son impatience, mime l'arrivée de son amie. Nous avons donc trois premières scènes de trois œuvres différentes et d'époques différentes. Nous nous demanderons dans quelle mesure chacune de ces trois scènes du corpus répond aux principes d'art dramatique énoncés par Boileau dans son Art poétique (texte A).

En effet, Nicolas Boileau, dans « Art poétique », définit les normes classiques de l'art du théâtre. Ainsi, selon Boileau, l'entrée dans la l'action du tout début de la pièce doit se faire de la manière la plus compréhensible et claire possible.
« Que dès les premiers vers l'action préparée
Sans peine du sujet aplanisse l'entrée ».
Comme dans l'extrait « les Caprices de Marianne » d'Alfred de Musset, les premiers vers ainsi que la compréhension de l'action sont simples. On comprend facilement qu'une vielle femme, Ciuta, veut parler