Les théories de l'urbanisme
Le courant progressiste Le courant culturaliste L'option naturaliste Acte de naissance de l'urbanisme moderne, la révolution haussmannienne coïncide avec les prémices des théories du XXe siècle que Françoise Choay, en 1965, a regroupées en différents courants, qui sont moins des écoles que des tendances, traversant parfois l'œuvre d'un même auteur.
Le courant progressiste
Par sa puissance conceptuelle, sa diversité doctrinale, son caractère international, l'ampleur de ses réalisations, sa reconnaissance officielle aussi dans certains pays, comme la France, sa réception critique enfin par le grand public, le principal de ces courants est celui qui peut être nommé «progressiste». Les théoriciens de ce mouvement entendent planifier l'organisation et la réorganisation des villes en les adaptant le plus efficacement possible aux conditions nouvelles de leur fonctionnement, dont ils anticipent l'évolution dans leurs plans. Intégrant dans leur modélisation de l'espace urbain les données relatives aux techniques et aux matériaux de construction (acier, béton, verre) nouveaux, ils élaborent une esthétique d'allure «futuriste» adéquate aux normes utopiques de leur «cité radieuse» et qui ordonne la typologie des logements et des bâtiments ainsi que la morphologie des villes à un idéal d'austérité formelle.
Une utopie
Les premières représentations de cette cité de l'avenir avaient été élaborées par certains utopistes du XIXe siècle, rétrospectivement dénommés «préurbanistes progressistes», dont les uns prônaient la vie communautaire, les autres le logement individuel: ainsi, Charles Fourier préconisait l'organisation de phalanstères, que tenta de réaliser au Texas son disciple Victor Considérant, Robert Owen conçut et tenta de concrétiser des «villages de coopération», Etienne Cabet imagina une ville communiste modèle où prévaudraient de strictes conditions d'hygiène, Pierre Joseph Proudhon esquissa un modèle rationnel