Les transformations du marché du travail dans les pays industrialisés suffisent-elles à expliquer l'évolution des conflits ?
Depuis une trentaine d'années on assiste à une diversité des conflits tant au niveau des revendications et des enjeux que des modalités de l'action collective, que des acteurs mobilisés.
Dans les années 70, la sociologie crée une notion : " les nouveaux mouvements sociaux " pour désigner ces nouvelles formes d'actions et de mobilisation collective. Les travaux sur les NMS ne se limitent pas à les identifier mais cherchent à les expliquer. D'un côté les mutations économiques ont modifié les structures socioprofessionnelles et les caractéristiques de l'emploi et ainsi tranformé les conflits. Mais bon nombre de conflits actuels ne reposent pas sur des enjeux économiques, et les revendications sont loin de se limiter à l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés et des conditions de travail.
S'il est nécessaire de prendre en compte les transformations du marché du travail pour expliquer l'évolution des conflits, ne faut-il pas aussi recourir à des explications plus larges, renvoyant à des transformations qui incluent les différentes dimensions du changement social ?
I. Les transformations du marché du travail contribuent à l'explication des nouvelles formes d'action collective.
a) Transformations du marché du travail
· Les mutations structurelles de la population active
- Structure des activités : baisse relative et absolue des ouvriers, augmentation des tertiaires (Doc 4).
- Mutations des qualifications : multiplication des statuts, nouvelles catégories professionnelles, montée des qualifications (diplôme, formations spécifiques) et recul de OS de l'organisation taylorofordiste chez les ouvriers mais aussi OS du tertiaire puis toyotisme, culture d'entreprise, lieux directs d'expression des salariés
- Féminisation : augmentation du t. d'activité des F. (Doc 1) et de leur part dans la PA
· Dégradation de l'emploi
(Doc.1) Montée du chômage ( 4.1% des actifs en 1975, 10% en 2000) les jeunes particulièrement touchés (en 1985, 22.8%