Fiche de lecture

Les "variables lourdes" en sociologie électorale

Le texte en présence est un article tiré de la revue Débats et Controverses, éditée par les Editions Parenthèses, consacrée à divers essais et travaux réalisés par des chercheurs spécialisés dans différentes sciences sociales.
Cet article est le fruit d'une collaboration entre Nonna Mayer et Daniel Boy, tous deux directeurs de recherche au Centre de recherches politiques de Science Po, enseignants à Science Po Paris et chercheur spécialiste de la sociologie électorale.
La sociologie électorale s'intéresse donc aux comportements électoraux constatés chez les citoyens, en étudiant l'influence de différentes variables sur ceux-ci. Différents spécialistes de la science politique ont ainsi établis au cour du XX° siècle trois modèles, d'apparence incompatible, voire contradictoire, pour expliquer ces comportements. La controverse concernant la validité de ses différents modèles étant toujours d'actualité, Mme Mayer et Mr Boy se sont efforcés à travers cet article de prouver la fiabilité et les limites de ces paradigmes. Ils ont ainsi commencé ainsi par exposer et expliquer ces trois modèles, avant de nous de les éprouver grâce au cas des élections françaises.

Pour tenter d'appréhender les comportements électoraux, trois modèles se sont donc développés. Les deux premiers, qualifiés de "déterministes", mettent en avant le caractère passif de l'électeur comme résultat de l'influence de son milieu. Le troisième modèle, affirme en revanche la dimension active de l'acte électoral, selon le principe d'individualisme et de rationalité.
Le premier d'entre-eux, mis en évidence par Paul Lazarsfeld, est majoritairement qualifié de "modèle sociologique". En vertu de ce modèle, l'électeur possèderait des orientations politiques stables et conformes aux normes socio-culturelles de leur environnement. Il affirme ainsi l'existence de "prédispositions politiques" qui ne sont autres que le statut social, la