Les moyens qui permettent à la littérature d’exprimer des faits et situations qui dépassent l’
La littérature se confronte à l’expérience de dire l’indicible, d’exprimer ce qui ne peut pas l’être par faute de mots quand elle doit parler de faits qui sont inhumains. Ces évènements qui se trouvent hors du langage représentent un défi car il est nécessaire de raconter ce qu’on a vécu pour entretenir la mémoire, pour ne pas laisser …afficher plus de contenu…
Le feu d’Henri Barbusse nous plonge dans la vie des soldats de la Première guerre mondiale, nous sommes réellement inclus dans ce milieu, nous entendons et essayons de comprendre le patois qu’usent ces hommes. L’auteur retranscrit aussi toute la violence du conflit : “une atmosphère écœurante rôde avec le vent autour de ces morts et de l’amoncellement de dépouilles qui les avoisine : toiles de tentes ou vêtements en espèce d’étoffe maculée, raidie par le sang séché, charbonnée par la brûlure de l’obus, durcie, terreuse et déjà pourrie, où grouille et fouille une couche vivante”, cette description est abrupte, brut de décoffrage, elle nous laisse faire face à ce qui nous paraît …afficher plus de contenu…
D’un autre côté, il y l’imagination qui permet aussi de relater ces situations qui dépassent la raison humaine. En effet, même si comme le dit Jean Cayrol dans témoignage et littérature, il ne faut pas faire du camp de concentration “une image, une fiction, une fable”, beaucoup d’auteurs comme Primo Levi ou Charlotte Delbo passent tout de même par des procédés comme des métaphores pour marquer plus fortement, pour mieux symboliser ces choses inexprimables. Les mots sont comme le dit Bergson des “étiquettes”, ils ne représentent pas la complexité ni la singularité de ce qui a été vécu, l’imagination peut y pallier en créant presque un autre langage. Ainsi, Primo Levi dans Si c'est un homme