Les états-unis et le « printemps arabe »
MONDE ENTIER :POINT DE VUE
Le 7 octobre dernier, le président Obama recevait pour la première fois dans le Bureau ovale un chef de gouvernement post-« printemps arabe ». Il s’agissait du Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi qui a eu droit à tous les honneurs et à des déclarations dithyrambiques sur « le soulèvement populaire contre le régime Ben Ali ».Qui aurait cru, il y a juste quelques mois, qu’un politicien de 85 ans, ancien ministre bourguibien et, de surcroît, ancien président de la chambre des députés sous Ben Ali puisse être le digne représentant de la jeunesse tunisienne férue de nouvelles technologies qui a ébranlé 23 ans de pouvoir autocratique?
En fait, cette réception n’est probablement que l’épilogue d’un long travail de fond mené de main de maître par l’administration américaine, non seulement en Tunisie, mais aussi dans tous les pays arabes. Les organismes d’« exportation de la démocratie »
Les États-Unis disposent d’un réseau complexe d’organismes spécialisés dans l’exportation de la démocratie et des droits de l’homme. Ces agences financent et appuient des organisations non gouvernementales (ONG) implantées dans de nombreux pays dans le monde et en particulier dans le monde arabe. Très souvent, les liens entre l’État, la politique, l’argent et l’espionnage sont tellement étroits qu’il est à se demander comment il se fait que certains de ces organismes américains sont dits « non gouvernementaux » ou à « but non lucratif». Les plus emblématiques d’entre eux sont eux-mêmes financés par l’administration américaine. À titre d’exemple, citons l’United States Agency for International Development (USAID), la National Endowment for Democracy (NED), l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), et la Freedom House (FH). D’autres sont financés par des capitaux privés comme l’Open Society Institute (OSI), fondation de George Soros, le