Lettre persanes, montesquieu
Les Lettres Persanes sont publiées en 1721 en Hollande et de façon anonyme. Dans ce roman épistolaire, Montesquieu imagine que deux Persans, Usbeck et Rica visitent l'Europe et en particulier la France. Les deux voyageurs écrivent leurs impressions à leurs compatriotes restés en Perse. La lettre XXIV est représentative des intentions de Montesquieu et de sa démarche dans Les Lettres Persanes. D'une part, les choses vues sont présentées de façon originale par le regard de deux orientaux étonnés, d'autre part la référence à l'Orient créé la fantaisie mais le procédé laisse percevoir l'objectif politique.
I- Une vision originale, caractérisée par l'étonnement
II- L'exotisme, sa fonction
III- La portée critique de la lettre, sociale et politique
Extrait du document:
Montesquieu, dans Les Lettres Persanes, aborde de manière générale le thème de l'étonnement, ce qui donne de l'originalité à la lettre. Le verbe s'étonner est d'ailleurs employé à la ligne 19. En effet, Rica s'étonne des pratiques européennes. Il fait des découvertes insolites, comme par exemple la hauteur des maisons dans le deuxième paragraphe. Il croit que si « les maisons […] sont si hautes », c'est parce « qu'elles ne sont habitées que par des astrologues » (l.4 à 5). Cette remarque montre bien la naïveté de Rica. Il s'étonne également de la rapidité des parisiens qui « courent » et « volent » au lieu de marcher (l.10), et de la crédulité des sujets du Roi. Malgré l'emploie de l'étonnement, Montesquieu utilise la précaution oratoire dans le quatrième paragraphe afin d'éviter la censure