Lettre a ménécée
Si l’on interrogerait l’homme ordinaire il penserait qu’il est absurde de désirer l’impossible car pour lui c’est en vouloir toujours trop. Tout au long de sa vie l’homme désire et espère toujours satisfaire ce désir, il essaie de combler un manque. Le désir semble sans limite, il est insatiable mais également superflu, il ne faut pas le confondre avec le besoin qui est une chose essentielle, nécessaire. L’impossible c’est l’interdit, c’est quelque chose d’irréalisable. Mais rien n’est impossible. Si je désire quelque chose qui ne peut pas arriver, je n’arrive à rien.
Alors vouloir ce que nous ne pouvons pas avoir c’est être irrationnel ? Est-ce ridicule de désirer l’impossible ? Le désir mène vers le plaisir mais le désir c’est aussi la passion. Sans désir, la vie serait moins intéressante mais doit-on avoir envie de quelque chose qu’on ne pourra jamais atteindre pour être heureux ? L’impossible est finalement la source du désir, car réaliser des choses dont le but peut être atteint n’aurait plus aucun intérêt. Ces désirs irréalisables, impossibles nous permettent de mieux affronter notre quotidien. Si à chaque fois, l’homme désirait quelque chose de faisable, de réalisable, il pourrait combler ce désir et dans ce cas l’homme n’aurait plus de désir. Alors que, désirer l’impossible permet d’éviter d’être un jour satisfait, car qu’est-ce qui fait plus peur que de n’avoir plus aucun désir ?
Ainsi, les choses impossibles ne peuvent-elles pas devenir possibles ? Sommes-nous généralement attirés par ce qui ne peut pas être atteint ? Le possible nous pousse-t’il vers l’impossible ? N’est-ce pas le propre de l’homme de repousser ses limites ? Rendra-t’il l’homme malheureux de destiner ses désirs à l’impossible ou bien désire-t’il l’impossible pour justement repousser ses limites et essayer de l’atteindre