Mon très cher ami, Combien de temps nous reste-t-il à vivre ? Le temps n’a plus reste semblerait-il. Je t’avoue que je ne suis pas sceptique sur l’avenir. Il n’y aucune euphorie aujourd’hui pour en parler, remettons cela à demain, si le temps existera toujours dans cet espace terre-monde. Je te remercie pour ta dernière lettre, elle qui m’a aidée à comprendre la notion des besoins dans les quartiers défavorisés. Pardonne-moi mon ami de ne pas t’avoir répondu aussitôt, faute de temps. De nos jours, l’on conçoit bien, c’est la chose qui nous manque beaucoup plus que toute autre ici. Ce qui nous manque, c’est le temps pour copuler, produire du blé, le riz. Ce qui explique notre acharnement vers ce qu’on nous impose. Je dois te dire que la rareté n’existe pas vraiment, ici ou ailleurs, comme tu as voulu me faire croire. Ce qui ne m’étonne pas, tu es étudiant en économie politique. Il y a dans le monde, mon cher ami, de la richesse pour nourrir 13 milliards de personnes alors que nous ne sommes que 7 petits milliards, pour répéter Jean Ziegler, ancien consultant à l’ONU. Peut-être c’est une faute de temps pour une bonne répartition des richesses ou de l’égoïsme. Nous autres qui écrivent ici, nous avons le temps pour en faire, heureusement. Ce matin cher ami, j’ai purgé le temps pour t’écrire. En faisant cet exercice de malade, l’écriture est une maladie, je me suis rappelé de ma jeunesse. Quand je fréquentais encore l’école primaire des frères de l’instruction Chrétienne, mon père prenait toujours son temps pour bavarder avec ses amis sur la route, on aurait dit qu’ils se sont donnés rendez-vous. Il saluait les vieillards qui se bronzaient au coin de la rue, sur les rigoles. Souvent me dit-il, « le temps de dire un bon jour, est un sourire donner à autrui pour savoir que l’autre existe. Qu’il soit présent ou absent. Il devrait être aussi le tien; Il faut prendre le temps de saluer les ainés, de rire tout