Liberte j'écris ton nom
Paul Eluard (pseudonyme de Paul-Eugène Grindel) est un poète français né à Paris en 1895, il arrête ses études à l’âge de 16 ans et ses premiers poèmes, inspirés par la femme qu’il aime, Gala, paraissent en 1913. Il rejoint le mouvement surréaliste dont la poésie a pour but de retranscrire la parole enfouie au fond de l’inconscient, du rêve et du désir.
Eluard ne sera pas épargné par la guerre, il en connaîtra l’horreur, comme infirmier lors de la première guerre mondiale et sera même gazé. Il s’orientera alors vers un militantisme actif où prône la solidarité humaine : lutte contre le fascisme, adhésion au parti communiste en 1942. Il devient un des grands poètes de la Résistance. Il mourra en 1952.
Le poème « Liberté » est représentatif de l’engagement d’Eluard contre la guerre et l’oppression. Il appartient au recueil Poésie et Vérité, publié clandestinement en 1942 et qui contient de nombreux poèmes d’espoir et de lutte. Le poème « Liberté » a même été parachuté par les avions anglais au-dessus des maquis.
Problématique : comment, à travers ce message d’espoir qu’est le poème « Liberté », Paul Eluard s’engage-t-il contre le pouvoir en place ?
I- Situation d’énonciation et structure du poème
ñ Dans ce poème le poète (« je ») s’adresse à la Liberté (« ton nom ») mais on ne le découvre qu’à la fin du texte. On a donc d’abord l’impression qu’il s’adresse à une personne réelle, la Liberté est alors allégorisée (à l’origine, Eluard avait d’ailleurs écrit le texte pour la femme qu’il aimait).
ñ Le poème est composé de 14 quatrains dont 13 sont construits sur le même modèle : 3 heptamètres avec l’anaphore de « sur » et un tétramètre « J’écris ton nom » répété à la fin de chaque quatrain, comme un refrain. Ces anaphores et ces répétitions créent un effet de litanie, le poème devient une sorte de prière sacrée et surtout il est plus facilement mémorisable, permettant ainsi une diffusion plus facile au