Liberté
La liberté est tantôt le pouvoir de dire non, tantôt celui de choisir en pleine connaissance de cause ce que l’on décide de faire. La liberté « négative » consiste à pouvoir refuser ce qui nous est proposé, même si cela va dans le sens de nos intérêts. Descartes nomme « liberté d’indifférence » ce pouvoir d’opter pour ce que l’on veut, même le mal, même le pire, comme par exemple une conduite nocive non seulement pour les autres, mais aussi pour nous-même.. La liberté positive consiste au contraire à pouvoir choisir selon la raison c’est-à-dire ce qui nous semble le plus utile ou le plus juste. Cette seconde forme de liberté, Descartes la nomme « éclairée ». Le problème est le suivant : ces deux formes de liberté semblent se contredire. Si l’on prend le parti de l’une, on renonce à l’autre. Descartes ne connaît pas la « solution » de cette difficulté, mais il nous conseille d’adopter plutôt la liberté éclairée si nous souhaitons être heureux.
La liberté et la loi
Rousseau et Kant ont cherché à dépasser ces « apories » (difficultés insurmontables). Etre libre, pour Rousseau, c’est obéir à la loi que l’on se donne à soi-même. Un peuple est libre dans un système républicain puisque, en obéissant à la loi, le citoyen suit la règle qu’il a lui-même promulguée : « Soumis aux lois, le peuple en doit être l’auteur » écrit Rousseau dans Du contrat social . Etre libre, c’est pouvoir dire « non » (protester contre l’injustice), mais c’est aussi pouvoir instaurer la loi, soit directement, soit par l’intermédiaire de nos représentants (démocratie indirecte). De même, moralement, être libre, c’est être autonome de « auto » (moi-même) et « nomos » la loi. Je suis libre lorsque je décide de suivre la loi, ou la règle, ou l’orientation générale de mon existence, que j’ai choisie moi-même. Etre libre, c’est avoir le choix et faire l’usage que l’on veut d’un tel pouvoir. Mais même si j’en fais un mauvais usage, je suis libre. Nous ne pouvons