Limites et remise en cause de l'hyperpuissance américaine
À l’issue de la démonstration magistrale de leurs capacités lors de la guerre du Golfe en 1991, on a pu qualifier cette victoire tellement complète de “guerre unilatérale”. Néanmoins, si les États-Unis avaient rencontré des échecs initiaux ou tardé à vaincre, l’heure des règlements de comptes aurait sonné au Moyen-Orient. Les forces armées des États-Unis sont garantes de la paix dans le monde, mais il s’agit d’une paix américaine. Force est de constater que les engagements américains sont sélectifs et conformes à leurs intérêts. L’ONU n’a d’efficacité qu’avec le concours américain et, en contrepartie, donne aux États-Unis la figure d’un justicier mondial. Lors de la guerre du Kosovo (mars-juin 1999), l’ONU a même été mise de côté : l’OTAN est intervenue sans mandat sur simple décision américaine. Les autres puissances soit restent absentes, soit font figure de “brillants seconds”. L’Europe, partagée entre l’utopie, le renoncement et ses vieux démons, continue son déclin mondial amorcé en 1918. L’alliance américaine maintient l’Europe occidentale dans la paix intérieure et la protège de conflits qui se rapprochent d’elle depuis vingt ans. Avec l’affaire du Kosovo en mars 1999, elle ranime même la guerre en Europe par le bombardement de la Yougoslavie, un État souverain qui n’a pas commis d’agression en dehors de ses frontières. Militairement, l’Europe ne fait plus le poids. Le