Liseuses : un nouveau marché
La lecture réinventée
Elle a longtemps hésité mais elle a fini par succomber à la tentation : pour son anniversaire, Sylvie Sagnes, qui tient un blog littéraire, s'est offert une liseuse électronique. " Elle n'est pas fun, elle n'est pas jolie mais c'est un vrai livre !, s'enthousiasme cette femme de 44 ans qui lit plusieurs ouvrages par semaine. Elle est légère, le confort de lecture est total, et au bout de quelques pages, on oublie complètement l'appareil. J'habite en banlieue, je passe beaucoup de temps dans le train et je peux me balader avec une bibliothèque en poche : des contes de Dickens si j'ai dix minutes devant moi, ou un gros Stephen King en anglais que je lis en consultant le dictionnaire électronique intégré. " Sylvie Sagnes est une pionnière, mais après Noël elle se sentira sans doute moins seule : si l'on en croit les experts, la liseuse pourrait devenir " le " cadeau électronique des fêtes de fin d'année. L'institut GfK, qui recensait à peine 30 000 achats de liseuses en France en 2010, estime qu'ils pourraient, cette année, frôler les 100 000 achats. A l'approche de Noël, les fabricants semblent s'être donné le mot : la plus grande librairie en ligne du monde, Amazon, a lancé son Kindle en français, Bookeen son Cybook Odyssey, et la Fnac son Kobo. " Le marché va exploser ", prédit le directeur de Virgin, Jean-Louis Raynard. " Quand Amazon débarque dans un pays, il y a un avant et un après ", ajoute un porte-parole de Bookeen. Pour ses premiers pas en France, Amazon a opté pour une liseuse dernière génération à 99 euros. Le Kindle tient dans la poche, il pèse à peine 170 grammes et il peut contenir 1 400 ouvrages. " Cet appareil n'est pas un gadget, il est fait pour lire des textes dans la durée ", précise le directeur général France, Xavier Garambois. Sur le site d'Amazon, le lecteur peut télécharger 45 000 titres en français, 900 000 en anglais. Les nouveautés coûtent environ 20 % de moins qu'un livre en papier mais les