Litterarité et transtextualité
Notion difficile à définir car elle a évolué au cours des âges en fonction de la culture dominante et du degré d’éducation du public. Chez les romains : le public lettré est rare, tout ce qui est écrit est considéré comme littéraire et donc peut se déclamer comme un poème, la recitatio : on peut lire à haute voix devant un public tout ce qu’on a écrit, y compris des plaidoyers judiciaires et donc le problème de la littérarité ne se pose pas. Au XVIIIème siècle, la culture de base est plutôt littéraire (enseignement de la rhétorique, du latin), donc des textes scientifiques peuvent être englobés dans des histoires de la littérature, tels les textes de Buffon ou Fabe.
Aujourd’hui peut-on s’accorder sur un certain nombre de critères ? - la visée, le destinataire - le locuteur, le scripteur - le travail sur la langue et la forme A. La visée d’un texte
Un texte littéraire a une sorte de visée intrinsèque et ne trouve sa justification qu’en lui-même. Le but unique et suffisant étant la beauté du texte lui-même. Gautier et les parnassiens se déchainent contre la notion d’utilité dans l’art, ainsi que les symbolistes qui mettent en avant l’art pour l’art. Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde finit par « tout art est totalement inutile ».
Certains textes littéraires ont pourtant une visée en dehors d’eux-mêmes, cherchent à avoir une action : la littérature engagée.
Un texte littéraire est un texte qui ne s’inscrit pas dans une pratique sociale de communication ou d’échange fonctionnel, un texte où le destinataire n’est pas unique et spécialisé, mais qui s’adresse à DES destinataires, nombreux et virtuels. Le genre de la lettre ou du journal intime, mais ces formes rendent dans le champ littéraire à partir du moment où elles sont détournées de leur but premier. Dès l’antiquité les lettres de Pline : il savait qu’elles allaient être lues par d’autres, elles sont donc particulièrement soignées. Madame