La Littérature marocaine d’expression française pendant la colonisation

Au début, il serait indispensable de rappeler que le roman marocain d’expression française, avec une centaine de titres publiés , forme aujourd’hui un ensemble nettement repérable, au sein de la littérature maghrébine, de sorte qu’il est possible, avec un demi-siècle de recul, de mieux comprendre son émergence et son évolution, en relation avec l’histoire politique et sociale du pays. Or, cette évolution affecte non seulement la thématique des œuvres mais aussi et surtout les dispositifs narratifs par lesquels le sens vient à l’écriture. Cette littérature est, donc, une conséquence évidente de la colonisation du Maroc par la France qui a eu lieu le 1912 et qui n’a pris fin qu’en 1956, tout en se basant sur la réalité amère sociale et culturelle du pays, le « MAROC ». De là, ce contexte oppose deux idées :
D’un côté, l’idée de la langue française perçue comme la langue du colonisateur, la France, son usage traduit la soumission à la culture occidentale. Les écrivains maghrébins l’utilisant étaient considérés comme des traîtres... De l’autre côté, la langue a été acquise dans un contexte historique de contrainte, son utilisation devait permettre l’inscription de la nouvelle identité française dans leur altérité, autrement dit, les écrivains à l’époque ne pouvaient point nier l’existence de la France.
Et après avoir analysé la littérature marocaine d’expression française pendant la colonisation de la France, et en admettant la notion de complémentarité, on passera à la période suivante, après colonisation, qui s’étend de 1965 aux années quatre-vingt dix. C’est là où la littérature marocaine a participé aux grands mouvements d’idée et de contestation qui avaient sûrement traversés le monde, c’était exactement en mai 1968. Puis, le jeunes marocains ont aspiré au changement, les intellectuels et les enseignants ont dénoncé des deux côtés de la méditerranée, tout autant la situation au