Lois Barbares
A la suite du travail effectué par la commission présidée par Triborien, quatre recueils sont élaborés. Le premier recueil est le code, terminé en 529, qui rassemble les constitutions impériales dont les plus anciennes remontent à Hadrien (début IIe) et les plus récentes sont celles de Justinien. Ce code va prendre la suite du Code Théodosien qui était vieux de plus d’un siècle, mais rapidement la publication de nouvelles constitutions de la part de l’Empereur va rendre nécessaire une seconde édition. Cela fait qu’un second code va être publié en 534. Sur le plan formel, ce code est divisé en 12 livres, subdivisés en titres, et les constitutions sont ordonnées dans chaque titre par ordre chronologique. Sur ce point, le code de Justinien s’est inspiré des codes antérieurs qui avaient commencé à classer de cette manière. Le deuxième recueil s’appelle le Digeste, promulgué en 533 par une constitution de l’Empereur qui est la constitution Tanta. Il s’agit d’une compilation de fragments de jurisconsultes classiques.
Le digeste a pour but de mettre à la disposition des juges mais aussi des plaideurs les extraits les plus significatifs de 38 jurisconsultes, parmi lesquels les plus cités sont : Gaius, Paul, Papinien, Ulpien. Il d’un recueil du meilleur de la doctrine classique qui doit fournir des solutions fermes et uniformes. Il s’agit d’un travail titanesque, en effet la commission a eu 1600 ouvrages, elle les a découpés/fragmentés pour en réduire le volume, et au final la commission va conserver 1/20e pour faire rentrer cette jurisprudence dans un plan très établi.
Les dispositions de ces digestes ont reçu force obligatoire par la volonté de Justinien : elles ont été qualifiées de « leges », c’est-à-dire qu’elles sont assimilées à des lois proprement dites. La doctrine est bien une source du droit, mais sous la coupe de l’empereur et de son pouvoir législatif.
Rapidement se pose la question de l’autorité pratique d’une compilation