Métamorphoses du travail
Pour poursuivre dans la réflexion amorcée avec Marc Jacquemain et Vicky Goossens, il faut lire André GORZ ! Dans son livre « Métamorphose du travail », il dénonce déjà en 1988, la mondialisation libérale et la croyance que « plus vaut plus » pour tous.
Dès l’introduction, il cite Lionel Stoleru : « Une vague de progrès technologiques rend inutile toute une série de travaux et supprime massivement des emplois sans en créer autant par ailleurs…les économies de prix de revient, les économies de temps de travail…vont améliorer le pouvoir d’achat et créer ailleurs dans l’économie de nouveaux champs d’activités. ». Storelu ajoute plus loin « cette valeur est disponible pour rémunérer celui qui a perdu son emploi. Le chômage est un déplacement d’activité plus qu’une suppression d’emploi. ».
Voilà tracées les balises de départ, alors comment en est-on arrivé là en 2011 ? Comment se fait-il que le chômeur soit un paria de la société ? Comment se fait-il que nous assistions impuissants à la déshumanisation de la société ? C’est à travers la critique de la raison économique, qu’André Gorz invite le lecteur néophyte à prendre conscience des mécanismes qui conduisent l’homme à devenir un objet, une marchandise sans autre alternative possible…quoique !
Mais reprenons le raisonnement de l’auteur. Les progrès technologiques posent la question du contenu et du sens du temps disponible. Inclure les loisirs, comme le propose Storelu par exemple, dans le champ de l’économie élude de façon assez paradoxale cette question. Pour André Gorz, les activités de loisir ont une rationalité inverse des activités économiques. Elles sont non pas productrices mais consommatrices de temps disponible. Cependant lorsque Lionel Stoleru affirme, que les loisirs engendrent voire exigent, de nouvelles activités rémunérées, cela n’est pas absurde. Dans ce cas, la société s’envisage comme une dualité économique.
Nous entrons là dans le cœur du sujet. La société, selon