Ma bohême d’Arthur Rimbaud Quelques éléments à connaitre et à exploiter en guise d’introduction… En Septembre et Octobre 1870, Arthur Rimbaud qui a alors 16 ans et est un élève brillant, trouve refuge à Douai chez son professeur de lettres Georges Izambard (qui a 6 ans de plus que lui), à l'issue d'une fugue : il fuit un climat familial étouffant, autour d’une mère (qu’il appelle la « mother » ou « la bouche d’ombre ») qui élève seule ses 4 enfants. Là, il recopie ses poèmes récents, dans l'espoir de les faire publier. IL n’a qu’un rêve : entrer dans Paris et y devenir poète. La guerre rend ce projet de fugue vers Paris impossible. Le projet de recueil restera inabouti. Les poèmes seront publiés après sa mort sous le titre « Les cahiers de Douai » Ma Bohême est un sonnet qui évoque les fugues réelles du poète. C’est aussi un autoportrait : Rimbaud s’y peint en coureur de chemins, ivre d'espace et de liberté. La nature, image féminine et fantastique, l'accueille et le protège comme une mère. Mais c’est surtout un art poétique : expose la conception de la poésie qui sera celle de Rimbaud toute sa vie [concernant votre thème « le voyage poétique », gardez en tête que Rimbaud est un voyageur : au sens propre puisqu’il va parcourir le monde de l’âge de 16 ans à sa mort à 37 ans sans relâche, au sens figuré car il va explorer les voies d’une nouvelle poésie, chercher sans cesse à créer un autre monde poétique et marquer à jamais la poésie Française malgré sa carrière fulgurante : il n’a écrit qu’entre l’âge de 16 ans et l’âge de 20 ans]
I - Autoportrait de l'artiste en coureur de chemins : le voyageur
- Rimbaud est lui-même au centre du poème. La première personne est omniprésente (8 fois "je"; 8 fois l'adjectif possessif mon, ma ou mes). Il décrit ses sensations, ses vêtements, l'une de ses attitudes à la fin du poème (quand il se peint "assis au bord des routes", affairé autour de ses "souliers blessés"). mais qui est-il ?