"Ma bovary" pour parler de son personnage principal chez Flaubert
On peut séparer notre plan en deux grandes parties, la première représentant le fait que l'auteur éprouve une possession envers son personne car il fait partie de sa vie, la deuxième partie étant les éléments de ressemblance et d'identification entre Flaubert et son héroïne qui brise toutes les morales de l'époque réaliste (Même si Flaubert ne se considère pas réaliste et sort quelque peu des clous)
Tout d'abord, on remarque dans un premier temps que cette expression peut s'appliquer de par l'investissement que Flaubert a témoigné à l'écriture de son oeuvre qui est reconnue la pièce-maîtresse de sa vie d'écrivain. En effet, ses nombreux brouillons (Plus de 200 000 extraits retravaillés : 6 ans d'écriture à son oeuvre, passant parfois 6 mois sur 15 lignes comme pour les comices agricoles ; une des scènes majeures de l'oeuvre) prouvent son travail pharaonien qui lui a pris une longue période de sa vie, l'a rongé tellement Flaubert était un travailleur acharné, jamais "inspiré" mais déterminé.
Il entend par "Ma Bovary" une sorte de titre de propriété car il n'est pas forcément fier mais hargneux sur le travail qu'il a pu réaliser et qu'il a du défendre et se battre pour le faire publier, jugé trop immoral à l'époque.
Puis, comme c'est un personnage qui l'a accompagné chaque jour pendant des heures, qui l'a obligé à réfléchir et à s'occuper de lui, on peut considérer qu'Emma Bovary devient en sorte sa "femme" comme il l'exprime à certains moments dans ses correspondances avec Louise Colet (son amante) au travers d'expressions comme "ma petite femme". Il se sent proche d'elle, et on peut s'imaginer que c'est une mise en réalité d'un personnage fictif qui l'entraîne à une douceur envers son personnage