Ma tendre Isabelle
Ma tendre Isabelle,
Je compte les jours passé loin de toi… Tant de cadavres me séparent de ce logis où je venais par temps de pluie me réfugier sous tes draps. Et pourtant rien ne diffère, j’ai toujours cette même sensation de te savoir tout près lorsque je t’écris. Je garde en moi ce doux parfum qui me rempli de bonheur à chaque aspiration. Je dois cependant te raconter avec quelle bravoure j’ai combattu il y a 3 nuits durant cette fameuse bataille de Waterloo. Même le maréchal Ney, le prince de la Moskova, le brave des braves, m’a personnellement félicité pour mon héroïsme !
C’était un matin brumeux et silencieux, on ne pouvait même plus distinguer les cadavres qui sentait la mort et qui remplissait à présent tous le champ de bataille. Pour en revenir à l’action, nous attendions notre tour. Nous étions placés par escouade de quatre soldats sous l’ordre d’un chef d’escouade. Ils nous appelaient l’escouade TombStone qui veut dire en français, « Pierre tombale ». Je ne sais pas exactement pourquoi ils nous appelaient comme cela mais c’était notre nom de code. J’étais le néophyte de l’équipe, le chef m’a prévenu : « Fais gaffe à ton derrière, gamin ! » Bref, nous étions en formation dans des fougères, toujours à attendre les ordres. Puis soudain, des bruits… des bruits de sabots s’entrechoquant contre le sol dur… Le sol tremblait de plus en plus comme si Ajax, le grand, faisait parti de l’armée Anglaise. Un feu jaillit d’un coté, puis un autre, puis encore d’autres... Ils se rapprochaient…
On les distinguait maintenant, des milliers de cavaliers britanniques se pavanaient en formation droit devant nous. On attendait un signal, un clin d’œil du maréchal Ney qui supervisait la division. Ils étaient maintenant à cent mètres de nous lorsque brula le dernier signal. A ce moment, des milliers de soldats et de cavaliers sortirent de partout ! Moi, je n’étais pas dupe, je savais que les premiers feraient des appâts, de la pâtée pour ces chiens ! Mais le