Mac Millan : le vent du changement
L’Europe a enclenché au cours du 19ème siècle un processus intense de colonisation de pays asiatiques et africains. Les ressources naturelles, le fort potentiel de main d’œuvre disponible, les vastes territoires exploitables ainsi que la possibilité de dispendre la civilisation occidentale «supérieur» sont les motifs qui les ont poussés dans cette grande entreprise. Les colons ont largement exploités ces territoires et ces populations, le tout sans prendre en compte les spécificités propres à chaque peuple. Cette arbitraire colonial est directement à l'origine de l'élan nationaliste qui toucha les colonies du monde entier au 20ème siècle. Ces aspirations nationalistes sont amplifiées par les deux grands conflits mondiaux au cours desquels les colonies se mettent au service de leur métropole, cela représente donc un grand sacrifice, sur le plan financier mais surtout humain. Ce sacrifice légitima encore plus les revendications nationalistes. Les empires coloniales sont donc fragilisés dans un premier temps, puis éclatent après la 2nde Guerre Mondiale.
L’Asie est le premier continent concerné, les Indes Britanniques gagnent leur indépendance en 1947, la Birmanie en 1948, l'Indochine française devient le Vietnam en 1952. Les premières décolonisations en Afrique ont lieu plus tard, en 1956 le Maroc et la Tunisie qui étaient des protectorats français deviennent indépendants, en 1957,c'est au tour du Ghana, colonie britannique
C'est dans ce contexte que s'inscrit le discours du Premier ministre britannique Harold MacMillan du 3 Février 1960, prononcé au Cap devant le Parlement sud-africain. Né en 1884, MacMillan est un écossais, membre du parti conservateur, il fut député pendant plus de vingt ans,