Madame de Châtelet discours sur le bonheur
Emilie de Breteuil, qui devint plus tard Marquise du Châtelet, est née au début du 18ème siècle, dans une société qui ne laissait que peu de place à l'instruction des femmes. Elle devint pourtant une mathématicienne et physicienne remarquable, ainsi qu'une philosophe des Lumières. Elle est célèbre pour la traduction française qu'elle a fait des Principia Mathematica de Newton. Elle fait partie des auteurs du siècle des Lumières tout comme Montesquieu, Voltaire et Diderot. Madame du Châtelet profitait des plaisirs de la vie. Elle a été la maîtresse de Voltaire. Elle écrivit son Discours sur le bonheur, publié 30 ans après sa mort, en 1779, y expliquant sa pensée sur les passions, le plaisir et l'amour. Ce Discours est avant tout une réhabilitation des passions comme clé du bonheur. Elle s’oppose avec fermeté à tous les détracteurs des passions, issus du XVII° classique. Afin de répondre à la question qui nous a été posée « Comment Madame du Châtelet plaide-t-elle ici les causes des femmes ? » ou « Pourquoi peut-on dire que ce texte est engagé ? », nous développerons deux grandes parties :
I / : Illustration et défense de l’étude
1. Un argumentaire engagé, opposé au XVII°s
Dans cet argumentaire construit, Mme de Chatelet se propose de défendre la passion de l’étude. Le mot passion est à prendre ici au sens large de « gout vif, ardeur » et non dans le sens de « souffrir » venu de « Patior » en référence aussi à la passion du Christ. Elle va s’engager dans une argumentation en son nom tout d’abord : présence du pronom personnel : JE et de modalisateurs d’opinion : « je ne parle pas L 4, je crois, L.6/7, j’ai dit que L.42 ». Puis elle élargit son propos à tous lecteurs « on et nous L 6.12 », puis aux femmes en particulier : « nécessaire aux hommes et aux femmes L 25. 27.35 ». Cette variation d’énonciation lui permet d’annoncer un débat plus général sur la question du bonheur, de la sagesse et sur le rôle des