Madame de la carlière
P168-169 : « Je change la thèse…dans leur expression »
Introduction
Au 18ème siècle, le conte philosophique est un genre d'apologue qu’utilisent fréquemment les philosophes des Lumières. Il a pour but d’instruire et de faire réfléchir de façon distrayante les lecteurs. Diderot, considéré comme le plus novateur de ces auteurs, a écrit le conte Madame de La Carlière en 1773.
Ce conte met en scène une jeune veuve qui fait jurer fidélité absolue à son second mari devant témoins comme condition du mariage. Mais Desroches ne tient pas son engagement, et elle le condamne sans appel, lui annonçant publiquement sa séparation définitive. L'opinion publique commencera par lui donner tort puis, devant ses malheurs, lui donnera raison jusqu'à sa mort. Dans l'extrait étudié qui est l’excipit, nous est proposée une autre « thèse » où il n’y aurait « point de séparation, point d’éclat », Mme de La Carlière acceptant les excuses de son mari volage. Le fil directeur est de montrer non seulement que l’homme ne peut être constant dans un monde fait de changements, mais aussi combien est inconséquent le jugement public. Le texte se présente toujours sous la forme d’un dialogue conversation.
Pour Diderot, l'opinion publique s'émeut des apparences et est prête à condamner et juger les individus mais a-t-elle vraiment tous les éléments pour juger de façon équitable ? Ici, l’utilisation du dialogue est-elle propice à montrer les différents points de vue, tant celui de la foule qu’un autre disons plus objectif ?
Lecture
De « je change la thèse » p168 à « dans leur expression » p169
Explication linéaire
« Je change la thèse » : c’est ici l’interlocuteur qui prend la parole. En effet le narrateur l’a coupé dans ses pensées, et un peu comme s’il continuait à voix haute de rêver, il nous fait part de son hypothèse où la réaction de Mme de La Carlière serait différente.
Le style se fait plus bref : « elle trouve les lettres ; elle boude ». Il y a même un