Magnus
Finalement, ce n’est probablement que justice car, sans pouvoir dire que Magnus est un mauvais livre, ce n’est certainement pas un excellent roman. Tout juste, un roman moyen.
C’est Sylvie Germain qui résume elle-même le mieux le thème de l’ouvrage : « Magnus a vingt ans (mais quand est-il né, précisément, et où ?), et un quart de son âge est dissous dans l’oubli, tout le reste souillé par une longue imposture. Il a vingt ans, et il est un inconnu à lui-même, un jeune homme anonyme surchargé de mémoire à laquelle cependant il manque l’essentiel – la souche. Un jeune homme fou de mémoire et d’oubli, et qui jongle avec ses incertitudes à travers plusieurs langues, dont aucune, peut-être, n’est sa langue maternelle. » (Fragment 13 – page 120).
On l’a compris, c’est de la recherche de son identité qu’il est ici question. Celle d’une enfant qui a perdu tout souvenir et toute parole à l’occasion du bombardement de Hambourg où nous finirons par comprendre que ses parents ont sans doute trouvé la mort. Peu à peu, il va découvrir qui furent vraiment ses parents adoptifs, en particulier son père, criminel de guerre nazi.
Sa quête personnelle de construction se soldera par un échec et entraînera la disparition des femmes qu’il aura vraiment aimées. Sans doute y aura-t-il cependant trouvé une partie des réponses à qui il est vraiment car il n’est point besoin de savoir son nom, de connaître ses parents pour savoir qui nous sommes. C’est à cette quête intime et personnelle que nous convie l’auteur.
On l’a sent cependant en retrait de son sujet. A aucun moment Magnus ne nous émeut. L’analyse reste froide et distante, sans affection, sans véritable douleur.
La succession des notules et des fragments (pour dire que la vérité sur qui est