Mai1968

7121 mots 29 pages
Pour l’historien Xavier Vigna, Mai 68, ou plutôt les grèves de mai et de juin 68, sont à considérer comme un événement, au sens fort du mot, dans la mesure où leur surgissement surprend les contemporains, suscite de nouvelles représentations et inaugure un cycle qui se clôt à la fin de la décennie 1970, avec l’échec de ces pratiques d’insubordination ouvrière.

Xavier Vigna braque les projecteurs non pas sur la scène étudiante parisienne, à laquelle on réduit trop souvent les différentes facettes du printemps 68, mais sur lesouvriers des usines françaises (et non simplement parisiennes), qui se mirent en grève quasi générale en mai-juin 68, et sur leurs pratiques d’insubordination pendant la décennie 1970. Le terme d’insubordination désigne le fait que « de très nombreux ouvriers ne se soumettent plus, ou difficilement, à l’ordre usinier, à ses contraintes, à ses hiérarchies ». Par l’examen minutieux de sources variées, telles que des rapports de police, des tracts, des mémoires ouvrières écrites ou recueillies, des documents émanant d’organisations syndicales, Vigna s’attache tout d’abord à dégager les faits objectifs de cette insubordination ouvrière : il décrit les principales grèves de mai-juin 68, leurs acteurs, en faisant notamment une place aux femmes et aux étrangers, souvent oubliés par l’historiographie traditionnelle, et souligne la nouveauté des répertoires d’actions. De la même façon, il analyse les diverses formes d’insubordination de la décennie 1970 et leur parenté avec « l’événement inaugural ».
L’auteur s’intéresse ensuite aux discours qui justifient et légitiment ces pratiques d’insoumission. Les productions politiques ouvrières sont ainsi examinées : les critiques des conditions de travail, les représentations d’un monde dans lequel le « nous » ouvrier s’oppose au « eux » des patrons et des chefs. Vigna analyse la position ambiguë des ouvriers d’une part face aux étudiants, sociologiquement associés aux « ennemis » et dont les mœurs

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