Maitre et Esclave chez Hegel
La peur et le désir : les moteurs de la lutte des consciences
La dialectique du maître et de l’esclave est la théorie la plus célèbre de Hegel, laquelle a été développée dans la Phénoménologie de l’Esprit. Cette oeuvre relate l’aventure de la conscience parvenant à la conscience d’elle-même.
Deux êtres conscients d’eux-mêmes s’affrontent pour la première fois. Dès qu’ils se rencontrent, le problème de la reconnaissance émerge, car ils ont tous deux le même désir de reconnaissance, cette dernière ne peut alors avoir lieu qu’à l’issue d’une lutte des consciences.
Pour obtenir la reconnaissance de l’autre, chacun va risquer sa vie. Mais la lutte entre eux ne conduit pas à la mort de l’un des adversaires, parce que le désir de reconnaissance exige un “reconnaissant” et un “reconnu” plutôt qu’un mort. Tuer l’adversaire détruit ce témoin et donc rend impossible la reconnaissance. Pour cette raison, la conscience qui vainc ne tue pas le vaincu, mais le maintient en vie, dans le but de faire travailler la conscience vaincue. Le vaincu, lui, l’a été pour avoir préféré la servitude à la mort. La situation devient alors celle de la relation entre le vainqueur (le maître) et le vaincu (l’esclave).
Une fois la lutte achevée, la relation maître/esclave va se retourner peu à peu. Voici une synthèse de ce mouvement dialectique en cinq points :
Premier point de la relation maître/esclave
Le maître de l’esclave a besoin de reconnaissance. L’esclave est l’essentiel, et non le luxe, pour le maître. C’est ce que Hegel appelle la certitude objective. Mais cette reconnaissance n’est pas réciproque, comme le maître est reconnu par quelqu’un qu’il ne reconnaît pas, et la reconnaissance unilatérale n’est pas suffisante. Le maître veut agir comme un être conscient de soi par la réalisation de son désir vers un autre soi. Cette question est problématique, car à la fin de la lutte, l’esclave ne sera pas reconnu par le maître comme un autre être conscient