Malherbe intro
Superbes de matière, et d’ouvrages divers,
Où le plus digne roi qui soit en l’univers
Aux miracles de l’art fait céder la nature :
Beau parc et beaux jardins qui, dans votre clôture,
Avez toujours des fleurs et des ombrages verts,
Non sans quelque démon qui défend aux hivers
D’en effacer jamais l’agréable peinture :
Lieux qui donnez aux cœurs tant d’aimables désirs,
Bois, fontaines, canaux, si parmi vos plaisirs
Mon humeur est chagrine et mon visage triste,
Ce n’est point qu’en effet vous n’ayez des appas ;
Mais, quoi que vous ayez, vous n’avez point Caliste ;
Et moi, je ne vois rien quand je ne la vois pas.
François de Malherbe à été le poète de cour du Roi Henri 4 en 1608 il est présent aux cotées du roi à Fontaine Bleau, il est éloigné de la vie comtesse d'Auch avec qui il a vécu un amour malheureux. Cet éloignement est l'origine du sonnet que nous allons étudier. Intitulé " Beaux et grands bâtiments d'éternelle structure"... Le poète fait l'éloge du château de fontaine Bleau puis fait l'éloge de la femme aimé derrière laquelle se cache la comtesse d'Auchy. Il s'agira de montrer comment l'éloge du château de Fontaine Bleau et ses alentours est prétexte à la promotion d'une esthétique classique don Boileau considère Malherbe comme le précurseur. A cette fin, nous observerons dans une première partie le passage d'une esthétique du paysage au lexique amoureux puis nous verrons comment Malherbe pose les préceptes de l'esthétique classique.François de Malherbe est considéré comme le premier théoricien de l’art classique ; celui-ci devait s’appuyer sur les principes de clarté, d’équilibre mesuré et de bienséance. Malherbe exprime, dans ce poème d’amour, la tristesse face à l’absence de l’aimée en comparant cette dernière à l’architecture et aux jardins dans lesquels il se promène. On analysera dans ce poème l’éloge de l’architecture et de l’art, l’absence de l’aimée et les marques du classicisme.