Texte La Condition humaine, de Malraux :

Le roman La Condition humaine connaît un grand succès et Malraux (1901-1976) se voit décerner le prix Goncourt. Ce roman historique évoque la Chine de Tchang Kaï-chek (1887-1975) et ses conflits politiques. Le récit s’ouvre sur une scène dramatique : Tchen, un jeune communiste, est sur le point de tuer dans son sommeil un trafiquant dont les papiers permettraient de récupérer des armes pour l’insurrection. L’intérêt de ce texte réside dans le drame intérieur qui se joue dans cette scène de vive tension.
I. Un incipit original / une situation de tension
a. Cadre spatio-temporel de chronique : L’action se situe dans la nuit du 21 mars 1927 à Shangai. La mention de l’heure comme dans un journal, un reportage, une chronique. Les événements sont vécus par le lecteur en même temps que l’action du psg. Il s’agit d’une scène. Verbes d’action nombreux. Approche du plan général au gros plan du pied.
b. Lancement de l’intrigue in medias res : le lecteur est plongé dans l’action dès le début du roman : Tchen s’apprête à commettre un assassinat. Pas de description de psg ni d’exposé de la situation.
c. Une situation symbolique : description à fonction symbolique qui oppose lumière (« la seule lumière […] comme pour accentuer […] la vie », « un grand rectangle d’électricité pâle », «rectangle de lumière ») et obscurité (« un corps moins visible qu’une ombre », « la nuit ») : il s’agit de faire un choix. La lumière connote la vie tandis que l’obscurité connote la mort. Il y a une dramatisation de la scène : d’une part, on note le champ lexical de la mort composé des expressions « frapperait », « assassiner », « tuerait », « mourir » ; d’autre part, on relève l’antithèse « cette nuit n’était que clarté » et la métaphore des barreaux de la fenêtre dont l’un « rayait le lit » où l’homme à assassiner se trouve. Le personnage de Tchen se retrouve devant un choix.

II. Un drame intérieur / Un récit introspectif / un personnage qui