Management des pecheries
La pêche du thon rouge en Méditerranée est une pratique qui remonte à la Rome antique et qui s'est inscrite dans la tradition côtière méditerranéenne. Le thon rouge fait partie des denrées les plus lucratives parmi les ressources halieutiques. Cette filière est une source non négligeable d'emplois et participe au développement des zones littorales. Cependant, de nombreux scientifiques et organisations écologistes alertent l'opinion et les pouvoirs publics sur la diminution inquiétante des stocks. En effet, le turn-over lent de l'espèce la rend sensible à la pêche. Cette dernière s'est d'ailleurs intensifiée depuis la généralisation de la senne tournante au détriment de la madraque et de la thonaille. La CICTA, organisme responsable de la réglementation de la pêche du thon rouge doit alors prendre en compte les intérêts divergents des différents acteurs pour réglementer l'exploitation de cette ressource fragile. De plus, de nombreuses difficultés s'ajoutent à cette tâche, et notamment lors de l'évaluation des stocks par les scientifiques qui doivent faire face à une accumulation d'incertitudes inhérentes à la biologie de l'espèce et à l'existence de fraudes de différents types. La multiplication des fermes d'engraissement donne lieu à de nouvelles craintes quant à leur impact sur l'état de la ressource et sur l'environnement. Dans ce contexte, les consommateurs se forgent une opinion au travers des messages adressés par les différents acteurs et retransmis par les médias, qu'ils concernent la défense de la pêche, la protection de l'espèce ou la prise de position de distributeurs I) L’état des lieux.
. En deux décennies à peine, la population du thon rouge de Méditerranée a chuté de 80% alors que ce poisson emblématique était pêché depuis l'antiquité.
Le quota de l'Iccat (International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas, ICCAT) est de 32 000 tonnes par an.