Marcel pagnol
La Bastide neuve - printemps 2008
En 1897, le jeune ménage s'établit dans le logement de fonction de l'école de Saint-Loup. Lorsqu'elle allait au marché, sa mère le laissait dans la classe de son père, qui eut un jour la surprise de le voir lire couramment, alors qu'il avait trois ans2.
Puis, à la rentrée 1900, Joseph étant nommé « instituteur titulaire à l'école du Chemin des Chartreux, la plus grande école communale de Marseille »3, la famille emménage au 54 de l'avenue des Chartreux. En 1902, les Pagnol emménagent rue du Jardin des Plantes, puis rue Terrusse, dans ce « grand rez-de-chaussée, que complétait un sous-sol, éclairé, sur le derrière, par un petit jardin »4, où Marcel passera une grande partie de son enfance.
À partir de 1904, soucieux de la santé fragile d'Augustine, Joseph décide de louer pour les vacances une « villa dans la colline, juste au bord d'un désert de garrigue qui va d'Aubagne jusqu'à Aix »5. Cette Bastide Neuve, située à la sortie du village de La Treille, à la périphérie de Marseille6, et ses collines constitueront ce paradis de l'enfance heureuse où se déroulent les plus beaux épisodes de ses fameux Souvenirs d'enfance.
Reçu second à l'examen des bourses, il entre au lycée Thiers en 1905 où il poursuit de brillantes études, malgré une vie de demi-pensionnaire mouvementée, épopée savoureuse qu'il racontera dans les deux derniers tomes de Souvenirs (Le temps des secrets, Le temps des amours). C'est là qu'il commence à écrire des poèmes qui paraîtront à partir de 1910 dans la revue Massilia. Il a pour condisciple Albert Cohen avec qui il se lie d'amitié.
Il n'a que 15 ans lorsqu'il perd sa mère, avec qui il entretenait une relation fusionnelle et quasi-œdipienne ("L'âge d'Augustine, c'était le mien, parce que ma mère, c'était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions nés le même jour")7. Un coup de froid ayant aggravé sa fragilité pulmonaire, Augustine meurt « des suites