Marguerite duras, le vice-consul (1966)
Jean-Marc de H. est un diplomate qui remplit les fonctions de vice-consul dans la ville de Lahore, en Inde. Il est rappelé auprès des autorités de Calcutta car il a tiré à Lahore sur des mendiants atteints de lèpre, qu’il ne pouvait plus supporter. A Calcutta, il tombe amoureux de la femme de l’ambassadeur, Anne-Marie Stretter, qui possède plusieurs amants : Charles Rossett, Peter Morgan, Michael Richard, George Crawn. Elle donne un bal à l’ambassade, auquel elle convie tous ses amants mais aussi le vice-consul, à qui personne n’ose parler sauf le jeune Charles Rossett et Anne-Marie Stretter elle-même.
Le vice-consul de France à Lahore est de nouveau seul. Il a quitté sa place favorite, près de la porte d’entrée, et se tient près du bar. La femme du vice-consul d’Espagne n’est plus à côté de lui. Il y a maintenant près d’une heure qu’elle est partie dans l’autre salon. Sitôt la danse terminée, elle est partie et elle n’est pas revenue. On l’entend rire. Elle est ivre. Rejoindre le vice-consul, pense Charles Rossett. Il va le faire. Il va le faire quand l’ambassadeur l’en empêche. Charles Rossett semble comprendre que l’ambassadeur attend déjà depuis un moment de lui dire quelque chose. Il lui prend le bras, l’entraîne vers le buffet, à deux mètres du vice-consul de Lahore qui boit trop. Il est plus de trois heures du matin. Déjà, des gens sont partis. On pense : Le vice-consul ne part pas. Cet homme est tout à fait seul. Dans la vie l’est-il toujours autant ? Toujours ? A sa place, d’autres ne chercheraient-ils pas, par exemple, vers l’idée de Dieu ? Qu’a-t-il trouvé aux Indes qui le déchaîne ? Ne savait-il pas avant de venir ? Lui fallait-il voir pour savoir ? L’ambassadeur parle bas : - Dites-moi… ma femme a dû vous dire que nous aimerions bien vous avoir un soir à la maison – il sourit ; voyez-vous, quelquefois, il y a certaines gens qu’on aimerait connaître mieux que