Marivaux
Le caractère fabulateur de Marianne
La fonction fabulatrice comme définition du roman
La notion de vérité
Résumé du commentaire de texte
La parution de La Vie de Marianne coïncide avec un intérêt nouveau pour la psychologie humaine, l'introspection. Le roman à la première personne permet cette exploration de la sensibilité humaine. Pourtant, Marivaux déclare ne pas être l'auteur de cette « histoire » qu'il affirme tenir « [lui]-même d'un ami qui l'a réellement trouvée » . La fabulation est définie comme le « fait de substituer à la réalité vécue une aventure imaginaire à laquelle on croit » . La notion de mensonge est donc à écarter dès à présent, car « mentir, c'est affirmer comme vrai ce que l'on sait être faux ». René Démoris, spécialiste du XVIIIe siècle, s'intéresse à ce phénomène qu'il nomme « fonction fabulatrice » dans une étude sur "Le Roman à la première personne ". Marianne ne serait pas, selon René Démoris, atteinte d' « une espèce de maladie ». Son attitude n'est pas pathologique comme l'est la mythomanie. Au contraire, elle touche l'homme « toute sa vie » et ce, « quotidienne[ment] ». La raison de cette tendance à la fabulation est légitime : « l'être se raconte à lui-même une histoire qui n'est peut-être pas vraie, mais qui présente l'avantage d'être à la fois agréable et utile », ce qu'il présente comme la définition même du roman. La notion de fabulation n'est-elle pas un moyen d'attester l'existence d'une vérité unique ?
I) Silences, ellipses et omissionsII) Le langage du corpsIII) Comment Marianne établit son identité ?La Vie de Marianne est l'une des oeuvres romanesques majeures de Marivaux, parue en livraison, selon la mode de ces années 1730. Ecrit à la première personne, ce roman intime se veut avant tout vraisemblable, et il met en scène une femme qui raconte à une amie son histoire, les aventures de sa jeunesse. Marianne est donc à la fois celle qui vit les aventures et