« Que se passa-t-il donc le 5 mai 1789 ? », il s'agit là d'un « événement structurant » ( Braudel); l'ouverture des états-généraux fut à la fois un élément limité dans le temps mais aussi une base pour la Révolution française de 1789. D’ailleurs, au cours du 19ème siècle, 1789 ne fut pas perçu de la même manière. Les périodes impérialistes considéraient que la Révolution avait énormément apporté mais qu'elle était incomplète et qu'il fallait l'achever. Lors de la Restauration la Révolution fut bannie de la mémoire française, considérée comme une punition divine. Mais ce n'est qu'en 1870 que la Révolution est totalement réhabilitée et que son héritage est reconnu, la Troisième République s'attacha au passé révolutionnaire et plus encore les républicains qui furent au pouvoir à partir de 1877, et en 1889 Martin Nadaud prononce donc un discours pour commémorer le centenaire de la Révolution.
Nadaud né le 17 novembre 1815 à Soubrebost (Creuse), et mort le 28 décembre 1898. Il est élu le 13 mai 1849 député de la Creuse, et appartient au mouvement de la « Montagne », ou rébublicains-socialistes, et de ce fait s'oppose à la politique de Louis Napoléon Bonaparte. Après le coup d’état du 2 décembre 1851, il dut s'exiler en Grande-Bretagne. Ce n'est qu'en 1870, que Nadaud revint en France dans le nouveau gouvernent de Gambetta qui le nomma préfet de la Creuse. Par la suite, il évolua dans la troisième république et en 1889 Nadaud était encore député lors du centenaire de la Révolution française.
Or en 1889, la Troisième République était en pleine crise. En effet, depuis 1886 le général Boulanger était à la tête d'un mouvement qui mit en danger la Troisième République. Le Boulangisme était composé des bonapartistes et des monarchistes désireux de renverser la République mais aussi des républicains révisionnistes, pour la plupart des radicaux. Ainsi, en 1889 la menace d'un coup d'état est imminente et même si le général refusa de s'emparer du pouvoir, il est menacé de