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LES PROFESSIONS PROPICES A LA CARRIERE POLITIQUE Osmoses, Filières et Viviers Mattei Dogan
Extrait de Michel Offerlé (ed.), La Profession politique, XIXe-Xxe siècles, 1999, Belin, Paris, pp. 171-200. La plupart des hommes politiques proviennent de quelques strates sociales représentant une petite minorité de l'électorat. Ce phénomène se produit sous toutes les latitudes. Il est permanent dans l'histoire de toutes les démocraties. Il recouvre toutefois une grande variété de situations. Mais au delà des configurations nationales on remarque de nombreuses analogies qui se prêtent à une analyse comparative. On distingue dans la littérature sociologique plusieurs variétés de personnages politiques : l'amateur, espèce de plus en plus rare dans les démocraties post-industrielles ; l'héritier, qui reçoit un réseau de relations plutôt qu'un mandat, espèce également en déclin malgré la visibilité de quelques-uns ; le velléitaire, qui ne s'engage pas à fond et qu'on remarque parmi les "parlementaires moyens" ; l'expert politisé, sollicité pour des fonctions circonstanciées, et qu'on désigne par des vocables comme "technocrate", ou "énarque". Mais la variété la plus intéressante est l'homme politique professionnel qui se définit par quatre caractéristiques. D'abord une vocation précoce pour la politique. Ensuite une longue présence dans le forum politique, c'est-à-dire une longue carrière politique. Par ailleurs, ses ressources proviennent essentiellement, voire exclusivement de nos jours, des fonctions politiques exercées. Enfin une compétence politique qui consiste dans de multiples qualités dont aucune n'a besoin d'être exceptionnelle, justement parce que beaucoup en sont requises : être présentable, bien parler, savoir négocier, cultiver le compromis, éviter l'arrogance, savoir prendre une décision fût-elle fondée sur l'intuition, et bien d'autres qualités-défauts… professionnels.

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L'OSMOSE SOCIO-POLITIQUE En fait comme en droit, la plupart des