Mauger, L'émeute de Novembre 2005
Gérard Mauger tente, dans ce livre, de faire une sociologie de l’actualité en s’intéressant à l’émeute de novembre 2005. L’élément déclencheur trouve son origine le 27 octobre 2005, alors que deux jeunes - Zyed Benna et Bouna Traoré- sont morts électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy sous-bois alors qu’ils tentaient d’échapper aux forces de police. Ce fait divers va très vite susciter colère et indignation des proches des victimes qui dénoncent ces « morts pour rien ». Mais l’évènement est inédit car cette indignation va s’étendre à l’ensemble du territoire français. Gérard Mauger va ainsi s’appuyer sur diverses ressources pour relater les faits. Il va décortiquer la presse, les propos rapportés des magistrats et de la police -tout en n’ayant pas accès aux archives policières- il va également mobiliser des discours politiques ou encore des ouvrages sociologiques. Cependant, G.Mauger s’aperçoit très vite que les versions livrées par les différents protagonistes ne concordent pas forcément voire, sont contradictoires ce qui fait « de l’évènement une affaire ambiguë » (p.22).
Dans un premier temps, G. Mauger va faire un rappel des faits. Comme dit précédemment, l’évènement qui surgit lors de ce 27 octobre 2005 va faire naître un sentiment d’injustice suite à ce que l’on appelle communément une « bavure » policière. Trois jeunes sont poursuivis par les forces de polices après avoir pris instinctivement la fuite lorsqu’ils aperçoivent un véhicule de la brigade anticriminelle (BAC). Ils finissent par prendre refuge dans un transformateur électrique d’EDF: deux d’entre eux sont tués sur le coup et l’autre réchappe de justesse à la mort. Pour comprendre pourquoi les jeunes ont instinctivement pris la fuite, G.Mauger met en avant l’hypothèse suivante : les jeunes sont très souvent soumis aux contrôles de police et parfois au délit de faciès, pour ne pas s’y soumettre, ils préfèrent prendre la fuite ce qui laisse penser aux forces